Une mobilisation qui prend de l’ampleur : PSA-Renault, tous ensemble !

Un réveil de la combativité et des meetings pour la convergence des luttes

Meeting commun Renault PSAAprès les provocations des directions de Renault et de PSA, la journée du 23 janvier 2013 fera date. Chez Renault (7500 emplois menacés, une augmentation de la productivité prévue à 20%, donc cadences infernales et jours de repos en moins…), la mobilisation s’amplifie dans la plupart des établissements contre l’accord de régression que la direction veut imposer par le chantage. En tout, durant cette journée, il y a eu plus de participants aux rassemblements et débrayages qu’en décembre et début janvier. Les appels dépassent maintenant le cadre de CGT et SUD : selon les établissements, CFDT, FO et CFTC se joignent aux appels. Décidément, la direction aura de plus en plus de mal à trouver les signatures balais nécessaires à la validation de ses diktats.

Cléon : 930 grévistes pour toute la journée, 430 dans l’équipe de l’après midi ; 450 dans les équipes du matin et normales, et 50 dans l’équipe de nuit (voir les appels sur ce blog)

Le Mans : grévistes entre 300 et 350.

Guyancourt : plus de 300 participants au débrayage d’une heure qui eu lieu mercredi 23 à 10 heures appelé par CGT, SUD et CFTC (voir l’appel intersyndical sur ce blog).

Lardy : un rassemblement est appelé jeudi 24 janvier à 14 heures par CGT, CFDT et SUD (voir le tract d’appel intersyndical).

Dans l’usine de Flins, le débrayage propre à l’usine a réuni de 400 à 500 participants, mais l’événement le plus marquant fut la venue de 200 ouvriers grévistes de l’usine PSA d’Aulnay.

Les grévistes du matin de Flins attendaient les 200 de PSA Aulnay, accompagnés d’une délégation de PSA Poissy. Ils sont venus en manif de leurs 4 cars et ont forcé la grille côté CDPR (le centre de distribution des pièces de rechange) où les Renault Flins les attendaient. Tous sont tombés dans les bras aux cris « unité », « même combat », « Renault, PSA : même combat! », « Aucune usine ne doit fermer » ou « les casseurs c’est les patrons ! », et pas mal d’émotions !

Au cours du meeting de nombreuses prises de  paroles : la CGT Renault Flins (Ali le secrétaire et un autre), la CGT Aulnay (Mercier et le secrétaire), Sud Aulnay , CGT Poissy ( Farid le secrétaire). La CFDT Renault Flins était bien présente mais n’a pas pris la parole.

Après pause sandwich et l’accueil de l’équipe de l’après midi, tout le monde est reparti avec la pêche à 13 heures 30. Et au retour, il y eut un « arrêt blocage » au péage de Mantes avec « Laisser passer gratuit » et collecte de soutien.

Complément des évènements pas le collectif contre les patrons voyous et licencieurs (site dans nos liens pour suivre l’évolution de la lutte) :

C'est tous ensemble qu'il faut lutter !

La direction Citroën a par ailleurs annoncée qu’elle prolongeait jeudi et vendredi (24 et 25 janvier) le lockout… pardon, le chômage technique, cette fois en prenant le prétexte de menaces que les grévistes auraient adressé aux cadres et non grévistes qui du coup auraient peur de venir travailler. Au début ce fut celui d’un accident technique qui soi-disant paralysait l’usine, après celui de dégradations et sabotages, voilà maintenant celui de la peur parmi le personnel. Tout y passe sauf la raison réelle : la volonté de lockouter. Il est vrai que le lockout durant une grève est illégal… et que cela priverait PSA des aides qu’il reçoit de l’Etat pour assurer une partie du salaire de ceux qu’il a mis en « chômage technique ».

Un bon côté quand même puisque cela permet aux grévistes de se tourner vers la population (aux péages autoroutiers par exemple ou aux gares) et les salariés d’autres entreprises, et de trouver leurs soutiens tant financiers que politiques. Ce qu’ils vont continuer à faire en cette deuxième partie de la semaine, par exemple en allant demain à un meeting organisé à Science Po Paris avec des salariés d’autres boîtes mobilisées, Sanofi, Virgin, Renault…

Et en effet, après la journée plus tumultueuse du mercredi 23 janvier, cette journée de jeudi 24 a permis aux grévistes de Citroën de souffler un peu, consacrée à quelques collectes ou à visiter les mairies pour obtenir un soutien aux grévistes.

meetingElle a été d’autre part occupée à commencer à préparer le planning des actions de la semaine prochaine. Le meeting qui s’est tenu à Science Po Paris où s’est rendu une petite délégation de PSA Aulnay participait d’ailleurs de cette préparation puisque, outre Philippe Julien, secrétaire de la CGT de PSA Aulnay, des salariés et syndicalistes de Sanofi, Virgin, Air France, Presstalis, Goodyear, Renault, 3 Suisses, y ont pris la parole. Nous sommes encore loin de la convergence des luttes, mais c’est certainement une prise de contacts qui ne peut qu’aider à la construire.

Par ailleurs, une incertitude sur la politique de la direction. : va-t-elle renoncer au lockout de fait qui dure depuis vendredi dernier ? Va-t-elle oser rouvrir l’usine ? Les paris sont engagés et pas seulement sur le prétexte qu’elle devra trouver pour maintenir le site en « chômage technique » si c’est ce qu’elle devait décider.

Aulnay-sous-bois le 24 janvier 2013

Les gros bras de la direction de PSA n’y feront rien, la grève à Citroën-Aulnay continue :

Grève continueMalgré au moins 200 cadres organisés en groupe d’intervention et les groupes de vigiles engagés par la direction, 400 à 500 grévistes ont réoccupé l’usine devant toute la presse : Ce lundi 28 janvier, après un lockout déguisé en chômage technique de 8 jours, l’usine a rouvert et les grévistes ont pu y tenir AG, comité de grève et les différentes commissions de celui-ci. Le comité d’accueil était moins important qu’attendu, la direction ayant jugé bon de cacher les vigiles de Praetorian Trajan, une boîte de sécurité extérieure, et de parquer un peu à part la majorité des cadres qu’elle avait fait venir des autres sites de PSA. La présence de journalistes et d’inspecteurs du travail l’ont sans doute incité à mettre une sourdine à ses activités illégales contre le grève. Mais pas renoncer à briser celle-ci. Encore nombreux étaient les chefs parcourant en groupe les ateliers pour exercer une pression sur les non-grévistes. Cela n’a d’ailleurs pas servi à grand-chose : les chaînes n’ont pas tourné plus vite qu’avant le lockout et la production a été toujours aussi réduite.

Manif usineLes grévistes ont décidé de se rendre demain devant le Quartier général de PSA, sur les Champs-Elysées, où a lieu la dernière séance de négociation avant la présentation du PSE, théoriquement dans 15 jours, puis de se joindre à la manifestation des Virgin, toujours aux Champs-Elysées, et enfin de se rendre devant le Ministère du travail, au rassemblement d’un certains nombre d’entreprises menacées de suppressions d’emplois, de licenciements ou de fermeture. La convergence des luttes est donc de plus en plus à l’ordre du jour, en tout cas sa préparation.

De l’autre côté, celui du patron, on ne reste pourtant pas l’arme au pied. Dès ce premier jour après le lockout, qui n’a sans doute pas amené les résultats escomptés par la direction, celle-ci a envoyé 5 lettres de licenciement avec mise à pied conservatoire. Prétexte : une affiche déchirée dans l’usine et quelques peintures sur un mur. Des dégradations inadmissibles… alors que c’est l’usine toute entière que PSA s’apprête à démolir !

Aulnay-sous-bois lundi 28 janvier 2013

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